25 septembre 2010

Petite viree a Darjeeling

Darjeeling.
Quand on entend ce nom, on pense immediatement The et Montagne.

Darjeeling et ses cueilleuses au milieu des jardins de the poses a flanc de colline.

Darjeeling et sa vue epoustouflante sur le sculptural Kanchenjunga, 3eme plus haut sommet du monde culminant a 8586 m.
Credit photo: ami anonyme de Barney & Jacky, dont les talents de photographe sont bien superieurs aux miens.


Je vous entends deja murmurer: "Que c'est beau ! "

Comme toute merveille de la nature, un tel spectacle se merite, mais cette garce de Dame Nature (contrairement au Pere Noel) doit considerer que je suis pas assez sage car moi quand je me rends a Darjeeling, environ tous les 10 jours, 9 fois sur 10 j'ai droit a ca:

De la brume, des nuages, des nuages, de la brume...

Et aujourd'hui pour couronner le tout, avec une mousson qui n'en finit pas, des trombes d'eau. Mais ca ne gene pas beaucoup les indiens qui comme vous pouvez le voir sont les rois du systeme D.

3 heures de route et 2000 m d'altitude plus tard, je rejoins ma copine Tashi et l'irlandaise Emma, pour un dejeuner entre filles.

Je fais ensuite un tour en ville (c'est un bien grand mot) et m'arrete a la librairie au nom tres British, vestige de la colonisation, d'Oxford Bookstore, pour me trouver des lectures decentes, ce qui m'est impossible dans mon bled de Siliguri, ville majoritairement peuplee de benets qui ne savent pas lire.
Notez les garcons en uniforme scolaire.

Je croise au passage ces cons de macaques qui pullulent dans les rues de Darjeeling (s'il vous arrive de vous faire un jour agresser par des singes, vous verrez qu'apres vous en parlerez aussi comme ca).

Une petite priere au monastere...non, je deconne.


Et ma visite se termine par la traditionnelle visite chez les beaux-parents, but initial de ma journee a Darjeeling.

Mon niveau d'hindi ne s'ameliorant pas vraiment, et les 2 etant sourds comme des pots, j'ai du me convertir a l'art mimique avec lequel je remporte un grand succes.

Belle-maman m'a encore gratifiee d'une double portion de riz, boeuf et petits legumes, cuisinee par ses soins et a emporter, que j'ai file en secret a Nounouille en rentrant pour son plus grand bonheur.

Allez, une photo de mes beaux-parents qui sont disons... tres... "locaux" et toujours tres fiers de poser devant leur autel personnel a la gloire de Bouddha.

23 septembre 2010

Stage de secourisme en montagne

Pendant que je me fais profondement chier -n'ayons pas peur des mots- depuis 15 jours de retour dans mon bled de Siliguri, Uden lui s'eclate encore au Ladakh.

Il a prolonge pour pouvoir assister a une stage de formateur -special guides- de secourisme en montagne, organise par son agence Rimo Expedition et dispense par d'anciens guides de Chamonix de renommee internationale.C'est le premier evenement de ce genre au Ladakh, visant surtout a former des guides ladakhi (ceux de Darjeeling, comme Uden, etant deja diplomes de l'Himalayan Mountaineering Institute).

Le ministre du tourisme a donc fait le deplacement pour l'occasion.

Le ministre, en blazer, est entoure de guides chamoniards, et d'un nabot deguise en cowboy, qui n'est autre que le patron de mon mec.
Au programme seance de travail sur glacier
Pour apprendre a buter ses compagnons de cordee (le mien c'est celui a plat ventre).
Semaine de travail entrecoupee par un changement de planning du Dalai Lama venu soutenir ses fideles apres les terribles innondations du mois d'aout, et comme a chaque fois, personne ne manque a l'appel.
Et pendant que Sa Saintete dispense une verite essentielle...
... Uden envoie des sms a sa petite femme cherie, non pas pour me dire a quel point il m'aime, mais a quel point le speech du Dalai Lama le saoule (je rappelle au passage qu'il est bouddhiste).
Jouer les paraplegiques (au centre, en noir) a l'air de l'amuser beaucoup plus.
Ceci dit, il finira avec son diplome d'assistant instructeur en poche qu'ils n'ont ete que 3 guides sur 12 a obtenir, et a ete designe pour dispenser son savoir lors du stage de l'annee prochaine.

22 septembre 2010

Les tomates tueuses

Je prends le risque d'etre taxee de sans coeur et partage avec vous cet article de l'Indian Express (journal serieux) du 9 juillet 2010 qui vient de me faire exploser de rire, traduction:


Ils se noient dans de la sauce tomate.
6 ouvriers indiens ont peri apres s'etre noyes dans un immense pot de sauce tomate.
Le terrible accident a eu lieu dans l'usine alimentaire Akansha dans le nord ouest de l'Inde.
Selon plusieurs temoins une employee de l'usine est tombee dans le grand reservoir contenant de la sauce tomate.
C'est alors que 5 collegues ont saute pour venir en aide a la victime.
Mais dans ces vapeurs de fermentation, les 5 courageux se sont rapidement etourdis et noyes eux-aussi.
2 autres ouvriers ont du etre egalement hospitalises a la suite de cette tragedie.
Le directeur de l'usine a ete arrete, une enquete est ouverte.

Ce que l'article oublie de dire c'est que la plupart des indiens ne savent pas nager.

19 septembre 2010

Back in Siliguri

Mon ete au ladakh m'a permis de faire le plein d'activites, d'air pur et de rencontres joyeuses en prevision des mois moins glorieux qui m'attendent ici, chez moi, a Siliguri, dans l'Inde profonde.

C'est donc gonflee a bloc, et heureuse a l'idee de retrouver ma chienne, que j'ai regagne seule la semaine derniere (Uden ne rentrant pas avant mi-octobre) mon appartement de Siliguri ou les problemes m'ont accueillie en fanfare.

A peine passee la porte de mon appartement, 1ere vision d'horreur: les blattes volantes geantes (5cm de long) qui entrent par mon balcon, et que je croyais avoir exterminees se sont multipliees en mon absence. Apres-midi consacree au genocide.
2eme vision d'horreur: la truie du 2eme etage.
La truie, non contente de ne plus me dire bonjour depuis 3 mois, a coupe ma corde a linge pour la rattacher a la sienne. Charmant et pas du tout mesquin.
S'en suit: une matinee sans eau courante (toujours sympa quand il fait 34 degres), mon telephone portable hors service, et l'ordi victime d'un virus ladakhi donc pas d'internet pendant 4 jours.


Mais le pompom de la semaine revient au trou dans le tuyau de gaz, que j'ai malheureusement decouvert a temps, ratant donc une occasion de faire sauter mes voisins.
Je me rends donc logiquement chez Bharat Gas qui me fourni en bouteilles de gaz, l'equivalent version tiers-monde de notre GDF, et demande gentiment qu'on m'envoie quelqu'un pour changer le tuyau.

La brochette des winners, je ne resiste pas a vous les montrer car ils sont aussi intelligents en vrai qu'ils en ont l'air sur la photo,
me promet de m'envoyer quelqu'un, qui comme d'habitude ne viendra pas, et etant dans l'incapacite de m'enerver en hindi au telephone, je trouve un plan B via mon proprietaire.

Le probleme du gaz regle, je m'attaque en hindi (cette fois pas le choix) a la facture internet anormalement elevee. On me renvoie de bureau en bureau, et comme souvent, je dois reveiller le monsieur de l'accueil, certainement assome par sa charge de travail...

La semaine se termine avec les soins quotidiens a apporter a la blessure de Fri Fri, petite chienne de ma rue (je remercie d'ailleurs Aline et Severine pour leur aide par mail).

8 septembre 2010

Ma tchuba et moi

Voila de quoi vous marrer pendant des semaines.

Il y a quelques mois, Belle-maman revant d'une belle-fille himalayenne, m'a fait faire sur mesure une "Tchuba", robe traditionnelle, partiellement en soie, portee par les tibetaines et les femmes sherpa.

Belle-maman m'a demande de l'emmener au Ladakh, de la mettre une fois pour aller au monastere, et de prendre une photo avec -oui, car Belle-maman ne se fait pas d'illusions, contrairement a elle qui la porte tous les jours, elle sait qu'elle n'aura pas beaucoup l'occasion de me voir dedans-.

Ce matin je me suis donc executee, et meme pousse le vice a faire semblant de prier Bouddha pour que ca plaise encore plus a Belle-maman (meme si elle ne sera pas dupe).
En sortant du monastere, je suis tombee sur 3 vieilles ladakhi, qui n'en revenant pas de voir une blonde habillee comme ca, ont insiste pour poser avec moi.
Vous noterez au passage que les veilles ladakhi pourtant tres ferventes bouddhistes, ne portent pas le meme habit traditionnel que moi, c'est une variante himalayenne.

A la question que tout le monde se pose: "mais que fait cet immonde tablier sur la robe" et bien sachez que ca n'est pas un choix, le port de ce tablier pour les femmes mariees est obligatoire, y'a des moments ou on aimerait etre celibataire...

7 septembre 2010

Les cowboys de l'Himalaya

Une randonnee equestre de 2 jours, encore une de mes grandes idees.

Uden appelle un horsemen qu’il connait, lui demande de nous arranger 2 chevaux pour le lendemain pour la somme tres raisonnable de 4 euros par jour et par cheval.

Rendez-vous est donne au confluent des rivieres Indus et Zanskar, dont vous pouvez voir la demarquation sur la photo: l’Indus plus fonce est en bas, tandis que la Zanskar arrive du haut.

Les chevaux sont petits mais nerveux car ils ont l’habitude de porter des chargements mais pas beaucoup d’etre montes, l’equipement pas serieux: meme pas de mors dans la bouche de nos chevaux, autrement dit, en cas de probleme impossible de forcer son cheval a s'arreter, et a 10h du matin le horsemen est deja bourre.

Nous partons neanmoins dans la joie et la bonne humeur. Apres beaucoup de passages que Uden, sans grande experience equestre, a qualifie d’ “acrobatiques”
nous atteignons, après 5 heures de monte, le hameau d’Hemis Sukpachen Debut septembre au Ladakh, c’est la saison des moissons, tous les villageaois s’affairent aux champs pour recolter l’orge qui leur servira a se nourrir tout l’hiver.
Nous passons la nuit dans une maison traditionnelle ladakhi et voila a quoi ca ressemble:

Au Ladakh, la cuisine est la piece centrale. On y cuisine, on y recoit les gens car il y fait toujours chaud, on y expose les ustensiles offerts lors du mariage, le poele geant borde de dorures, et la fameuse Perak, coiffe en forme de cobra sertie de turquoises qui se transmet de mere en fille depuis des generations.
2eme jour de randonnee: j’insiste toujours pour que Uden echange son cheval avec moi -vous allez comprendre pourquoi- mails il refuse toujours.
Je repars donc sur mon gentil cheval.

La matinee s’ecoule, geniale, 2 vallees traversees par des cols a presque 4000 m d’altitude, paysages grandioses, je suis au paradis.
Quand soudain un helicoptere passe au-dessus de nos tetes, et la patatra, le cheval tare de Uden s’emballe (je l’avais prevenu que cette bête etait dangereuse).

Il hurle, me double, se cramponne, mais ca ne suffit pas, il tombe sur les pierres.
Il finira avec de belles egratignures, un poignet bleu et enfle et surtout une grosse frayeur.

6 septembre 2010

Baffee par la reincarnation de Bouddha

Alors que je cherchais une idee de cadeau pour mes beaux-parents, tel Bouddha sous son arbre, je recus l’illumination.

Puisqu’il n’y a que le bouddhisme qui les interesse dans la vie, j’allais leur offrir un cadeau spirituel, une benediction du nouveau Bakula Rimpoche, nouvelle star du bouddhisme ladakhi.

L’ancien Bakula Rimpoche, moine de tres haut rang venere au Ladakh et decede en 2003
s’est, selon la croyance bouddhiste, reincarne il y a peu, en la peau d’un enfant qui a maintenant 4 ans et demi.

Apres une batterie de tests organises par un conseil de moines, tels son lieu et sa date de naissance, certains objets a choisir sur une table, son refus du lait maternel...cet enfant la a ete designe et officiellement reconnu par le Dalai Lama comme etant la reincarnation du Bakula Rimpoche.

Nous nous sommes donc rendus ce matin au monastere de Spituk afin d’obtenir une audience avec cet enfant dont toute la region parle.

Audience privee accordee, nous penetrons donc dans la salle de jeux du nouveau chef spirituel de 4 ans et demi.

A premiere vue rien ne le differencie des autres enfants ladakhi, bouille ronde, joues rouges, yeux brides, si ce n’est qu’il croule sous les jouets, camions et ours en peluche geant, qu’il porte deja la robe de moine et qu’il a pour nounou un moine adulte qui s’adresse utilisant le terme honorifique de “Rimpoche” et que l’enfant decide lui meme s’il veut etre pris en photo et donner sa benediction ou non.
Uden, avec sa tete de tibetain a du lui plaire car il a ete beni correctement, ma blondeur par contre n’a pas du trouver grace a ses yeux car agenouillee devant lui comme le veut la coutume j’ai eu droit a une claque sur la tete, ce qui a declenche l’hilarite du moine qui lui sert de nounou.
Je lui aurais bien retourne une petite tarte, Rimpoche ou pas, car je deteste les enfants mal eleves, mais je me suis abstenue, ne voulant pas me faire chasser par des coups de pieds aux fesses monastiques pour avoir manque de respect a son altesse reincarnee.

Au bout de 10 minutes de supplications du moine-nounou, le mini Rimpoche a finalement accepte de tenir la photo de mes beaux-parents et d’etre immortalise avec.

Le "mini Rimpoche" vit desormais au monastere avec sa maman, choye par des moines qui attendent impatiemment son enseignement puisque la croyance veut qu’il sache deja tout.
Etant dans le monastere, Uden en a profite pour faire benir les drapeaux a prieres, envoyes de Darjeeling via moi par ses parents, par l’un des moines qui s’est installe a une petite table avec tout son materiel de rituels (livre de priere en tibetain, offrandes deguisees en crackers, eau sacree au safran etc).
Uden lui a ensuite fait passer discretement 60 roupies (rien n’est gratuit en ce monde, et surtout pas dans les monasteres ladakhi...) enrobees dans une Katta, echarpe blanche que l’on offre en signe de respect pour le rermercier de la benediction effectuee.
Ne reste plus maintenant qu’a trouver une date celeste pour que les drapeaux des parents soient accroches, demain et apres-demain etant apparemment de mauvais jours.

Qui a dit que le bouddhisme etait simple ???

4 septembre 2010

Escapade dans la vallee de la Nubra

La vallee de la Nubra, j’y avais enseigne dans une ecole de village pendant un mois il y a 5 ans et je n’avais pas eu l’occasion d’y retourner depuis.

La Nubra, a 6h de voiture de Leh est accessible par une route appelee Khardungla.
Comme l'indique le panneau la Khardungla est la plus haute route carrossable du monde (ignares entendez par la bitumee).
Je considere donc faire partie des “happy few” a avoir fait pipi dans les toilettes les plus hautes du monde a 5602 m (merci d’admirer au passage le bon sens indien traduit ici par une rangee de portes en bois, au fond a droite, qui ne s’ouvrent sur rien).
S’en suit une bonne redescente de plus de 2500m, par une route en lacet epoustouflante de beaute avec pour toile de fond la chaine des Karakoram.
Nous arrivons enfin au petit village de Diskit, accueillis par la colossale statue du Bhouddha du futur fraichement erigee et inauguree en juillet par le Dalai Lama en personne.
Visite rapide du monastere de Diskit
Qui offre une jolie vue sur la vallee, coincee ici sur la photo entre une queue de yak (porte-bonheur bouddhiste) et les habituels drapeaux a prieres.
En toute simplicite je decide d’aller me mesurer a Bouddha, mais m’apercois vite que je ne lui arrive pas a la cheville...
Le lendemain, petit tour en chameau dans les dunes de Hundar, mais attention, pas n’importe quel chameau, chameau de Bactriane: une race de chameaux originaires de Mongolie, hyper resistants au froid et a l’altitude au pelage tres fourni, importes ici par les caravaniers de la route de la soie.

Quel plaisir de caracoler en chameau sur des dunes de sable a plus de 3000m d’altitude avec vue sur les sommets enneiges, a 85 km seulement du Pakistan.

Apres avoir murmure l’autre jour a l’oreille d’un cheval, je m’essaye au murmure a la bosse de cette chamelle (qui pendouille pour cause d’allaitement) et qui n’a pas l’air tres receptive.
Precision pour les ignares: non les chamelles n’allaitent pas par les bosses, ca leur fait juste perdre la graisse qu’il y a dedans.

2 septembre 2010

La blonde qui murmurait a l'oreille des chevaux

A la fin du trek, on rencontre un vieux ladakhi dont le cheval est couche et refuse de se lever.
Le vieux ladakhi tient d’abord a verifier l’interieur de la bouche.
Il suspecte un empoisonnement au “laddar”, nom ladakhi donne a une sorte de fleur sauvage violette qui pousse en altitude et qui peut tuer un cheval en quelques heures, comme celui rencontre pendant notre trek, dechiquete post- mortem par les chiens sauvages.
Le voyant bourrer son cheval de coups de pieds je lui demande de me laisser essayer une methode plus douce.
Le cheval epuise, s’ecroule quasiment sur moi jusqu’a en fermer les yeux.
Apres quelques encouragements il commence a se relever quand le vieux recommence a lui assener des coups de pieds, donc forcement il se recouche.

J’ai l’idee de lui donner de l’eau, le vieux ladakhi me conseille de lui verser une partie de ma bouteille dans les naseaux pendant qu’il le tient.
Je ne connaissais pas cette methode qui s’avere un peu barbare mais bougrement efficace, 10 secondes plus tard le cheval est debout.